Les origines

C'était une nuit blanche.

L'aurore illuminait d'une lumière douce le désert de glace. Le sommet des montagnes semblait vouloir atteindre les étoiles tandis que les reliefs baignaient dans la voûte céleste.



Même sur Hoth, c'était une nuit froide. Pas un wampa n'osait se risquer à chasser dehors. Les rares signes de vie n'étaient que d'infimes volutes de fumée provenant des générateurs. Les deux huttes perdues dans les plaines congelées, rougeoyaient à plusieurs kilomètres de distance, symboles d'une forte activité.

Ils n'étaient que deux, perdus sur cette planète. Hoth ayant été abandonné depuis la Grande Guerre Galactique, seuls les épaves des gigantesques vaisseaux abattus, couchés sur leurs flancs, témoignaient d'une lutte acharnée jadis entretenue entre l'Empire et la République .

L'homme semblait épuisé, le visage émacié. La fuite se révéla plus difficile que prévue. Un tir de blaster lui faisait souffrir le calvaire. Ce n'était pas la première fois qu'on lui tirait dessus, mais cette fois c'était différent.

La femme allongé à son côté faisait également peine à voir. Le visage tiré, douloureux. Sa transpiration rendait sa voix saccadée, et sa voix saccadée rendait son compagnon encore plus inquiet.
Il lui fit signe qu'il pouvait aller chercher de la glace mais elle l'en empêcha en posant sa main sur son visage.
- Ce n'est pas... Ce n'est pas nécessaire Johnas.
- Ne parle plus, économise tes forces.
- Non écoute-moi... Il faut qu'elle vive.
- Elle vivra, je t'en donne ma parole. Maintenant ne parle plus, s'il te plaît.
Elle ferma les yeux, sa douleur se lisant sur chaque trait de son visage.
L'homme ne pouvait que regarder sa compagne souffrir, sans pouvoir intervenir.


C'était une nuit blanche.

Une vie s'était éteinte, une autre s'était embrasée.



Johnas finissait de déposer la dernière pierre sur le monticule. Il regarda son pistolet blaster, celui ci clignotait d'une lueur rougeâtre.
- Au moins tu aura servi à quelque chose, dit il silencieusement.
Il pris soin de tracer avec soin, presque religieusement, une inscription au laser sur une pierre frontale.
Une fois son travail terminé, il ramassa un cocon de couverture au sol, et s'éloigna sans se retourner. Il chuchotât à l'oreille du bébé emmitouflé dans la couverture, bien aux chaud malgré le froid glacial.
- Voici ta mère. La seule femme que j'ai jamais aimé. Elle qui m'a sauvé.

La neige commençait déjà à recouvrir l'inscription gravée dans la pierre.

"Ci-gît Trisha. L'nflexible"




L'homme eut de plus en plus de mal à effectuer quelques mouvements. Le retour jusqu'à la hutte avait été un supplice, mais là il ne pouvait bouger sans sentir tous ses muscles se tétaniser.
Il s'assit néanmoins sur une chaise, l'enfant toujours dans ses bras, à l'abri dans son cocon.
Il réfléchit intensément, puis d'un coup, se précipita et commença à retourner sans dessus dessous l'habitat. Lorsqu'il le trouva enfin, le soulagement que l'homme ressenti fini par enfin l'apaiser, première fois depuis des heures.

- Tu devra transmettre ce message à Jafas et à personne d'autre ordonna t'il à l'holo-enregistreur.
Le dispositif s'alluma d'une lumière verte, prêt à délivrer ses informations.

Il fit monter dans son Intercepteur le cocon de couverture et le fit glisser dans le compartiment de survie. Le bébé était si endormi qu'il ne remarqua ni le ceinturage qui l'attacha solidement, ni la perfusion d'éléments nutritifs que l'homme lui donna. L'avantage quand on avait travaillé dans la flotte impériale, c'est qu'on pouvait avoir accès à toutes sortes d'upgrades et modifications de vaisseaux, plus ou moins légales.

Il configura la destination de l'appareil, aux coordonnées lointaines.

"crzzzz... Système Automatisé de Transport Impérial à votre disposition, quelle est votre destination ?"

Entrée des coordonnées suivantes :
[Bordure Médiane// Système planétaire de Nar Shadda//
Plateforme Diplomatique Serra N73]
- Ouverture sous présence de Jafas Nalfett, ambassadeur de Nal Hutta
"Bonne... crrzzz... journée."

Puis il descendit, marche après marche, doucement. Il regarda une derrière fois le hublot, apercevant l'enfant une dernière fois, puis appuya sur le bouton de décollage de sa télécommande.
Les moteurs vibrèrent, faisant s'élever doucement l'aéronef. À plus de 20 pieds du sol, le vaisseau monta directement dans le ciel, ne laissant plus qu'une traînée dans son sillage.

L'homme resta conscient assez longtemps pour observer le vaisseau quitter l'atmosphère, et parvint à articuler quelques mots, d'une voix sereine et apaisée.

"Au revoir ma fille, bonne chance Natanya."